mardi 12 juillet 2011

La théorie du tête en l'air

Depuis que je suis en âge de pouvoir regarder la route, à travers le carreau de la voiture familial, un mystère c'est rapidement imposer à moi. Mystère qui n'a d'ailleurs toujours pas trouver de réponse.

La question irrésolue de mon enfance est due à un bête accessoire de mode. Une chaussure.... En réalité des tas de chaussures!!
Comment peut-on perdre UNE seule chaussure sur l'autoroute?? Je n'ai jamais eu d'explications rationnelles, j'ai donc du élaborer des théories personnelles que je vais partager ici, car il me semble essentiel que des gens se penchent sur le problème!

1ere "la théorie du tête en l'air":
Après 3h de route non stop, Stéphane; 25 ans, commercial, toutes ses dents et les auréoles sous les bras, rentre d'une formation inutile donc obligatoire à Soissons. Il lui reste 2h à rouler, mais là il n'en peut plus.

Il s'arrête sur l'aire de repos suivante. Chic!! Il y a de quoi prendre un café sur cette aire.Il sort de sa 207 de fonction, s'étire le dos et ses bras craquent. Il ressent une légère douleur au bas du dos, il faudra qu'il se décide a consulter...Depuis le temps que son amie lui rabâche..elle doit avoir raison!!!

Direction le resto-toilettes-boutique-attrape-gogos. Après avoir soulagé sa vessie et s'être lavé les mains, il se présente devant le sacro-saint distributeur de boisson caféinée. Il se prend un double expresso (sans sucre), et regarde le flux de personnes entrant et sortant de l'aire de repos, certains lui font un signe de tête, comme un geste d'encouragement... entre chauffeurs on se comprend, on tisse un lien invisible et volatile... On partage la même route.

Les nuages sont menaçant vers Poitiers, ça sent l'orage et le vent se lève ici aussi. Il faut déjà y retourner, il s'étire encore une fois... "aie mon dos"!!

L'air est électrique, le vent de plus en plus fort, ça va craquer. En descendant les quelques marches qui mènent au parking, il évite la chute en loupant une marche, mais se tord un peu la cheville. Heureusement qu'il est souple, la douleur s'estompera dans quelques dizaines minutes. Mais dans ses chaussures de villes, la cheville n'est pas assez maintenue, heureusement qu'il a ses baskets montantes dans la voiture.

En s'approchant de sa voiture, les premières gouttes tombent éparses mais lourdes. Stéphane farfouille derrière son siège pour prendre ses baskets, il en trouve une qu'il pose sur le toit de la voiture. L'autre reste bloquée dans les glissières du siège, la pluie s'intensifie, elle trempe déjà ses cheveux, son dos, et comme il est plié, l'eau commence a lui dégouliner dans le pantalon. Il s'énerve sur cette maudite basket!! Ça devient le déluge!! En regardant par le carreau qui lui fait face il a du mal a distingué la voiture d'à côté.

Tant pis pour les baskets, en plus la fraicheur de l'eau atténue la douleur à la cheville... Pour l'instant ça ira...
Il sort de sa place de parking, et retourne sur l'autoroute avec une étrange sensation d'oubli, vite balayer par des grelottements..."Vite!!! Du chauffage!!!" On ne voit pas grand chose, il avance au pas. Une petite voix lui dit qu'il devrait attendre que ça se calme avant de repartir....Mais non

Il se dirige vers la bretelle d'insertion de l'autoroute et constate que les autres personnes sont au ralenti comme lui ce qui lui facilite l'accès à la voie rapide.

Au bout de quelques minutes l'averse s'arrête et le soleil revient. Les chauffeurs se sentent pousser des ailes et rapidement le trafic retrouve une allure normale.
Un frottement sur le toit, au début Stéphane n'y fait pas attention, il s'énerve sur la voiture derrière qui lui fait des appel de phares depuis qu'il ré-accélère et ça a tendance à l'énerver!
1, 2 ,3 chocs sur le toit et le son se dirige vers l'arrière, Stéphane s'interroge et regarde dans le rétroviseur et voit sa basket battre sur la lunette arrière grâce aux lacets emmêlés sur l'antenne.

Il cherche a se rabattre pour pouvoir récupéré sa demi-paire de basket, mais la circulation l'en empêche et le lacet se déroule petit à petit...Et lâche, laissant tomber la chaussure accrochée à l'extrémité. Après quelques rebonds elle s'immobilise à proximité de la rambarde centrale. Mais Stéphane roulant à plus de 120 km/h est déjà loin. Tant pis, ça lui apprendra à ne pas écouter sa petite voix.

3 jours plus tard, le nez écrasé au carreau, Hippolyte 4ans regarde les bandes blanches défiler à toute vitesse à coté de la voiture

"Poupa!! Poupa!! y a une fauffure sur la route...comment fa fe fait??? Poupa hein dit??"

"Eh bien fiston, il y a plein de raisons possibles.........."

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